A quoi sert un orthopédiste orthésiste ? Qui est-il ?

Les troubles musculo-squelettiques (que nous appellerons TMS) expriment un ensemble de syndromes, pathologies ou maladies touchant l’appareil locomoteur et aboutissant à une diminution des facultés motrices, souvent spécifiques à une tâche. Ils regroupent les affections des structures osseuses, articulaires, tendineuses, ligamentaires, musculaires, vasculaires et nerveuses, plus fréquemment localisées au niveau du rachis et du membre supérieur, en général liées à une activité professionnelle (fréquence de mouvements traumatiques élevée).

On peut également retrouver l’appellation « affections périarticulaires d’hyper sollicitation » pour qualifier ces atteintes. En effet le caractère répétitif de la pratique d’une activité professionnelle, d’un sport, d’un instrument, peut endommager les tissus et dans certains cas engendrer des problèmes fonctionnels et statiques plus graves, pouvant aboutir à une situation invalidante et chronique.

C’est en France la première cause de maladie professionnelle. Les TMS représentaient 87% des maladies professionnelles (sur l’ensemble des travailleurs) en 2015 (ameli.fr, comprendre les troubles musculo-squelettiques, mis à jour en septembre 2022.). « En 2021 […] sur l’ensemble des travailleurs, tous régimes confondus, ce taux était de 88% » rapport statistique de la CNRACL. Cela en fait donc un enjeu de santé public (15% des travailleurs seraient en souffrance d’un TMS en 2022, CNRACL).

On peut citer parmi les TMS les plus courants :

le syndrome du canal carpien et son atteinte du nerf médian (38%),
le syndrome de la coiffe des rotateurs (supra et infra épineux, petit rond, subscapulaire, 30%),
l’épicondylalgie ou « épicondylite » latérale (tennis elbow, 22%),
les lombalgies et affection du rachis (7%),
beaucoup plus rarement le membre inférieur. (Chiffres ameli.fr),

Une action pluridisciplinaire donne aujourd’hui la possibilité de corriger les origines de ces troubles conduisant à des pathologies douloureuses et invalidantes (douleurs articulaires, douleurs musculaires, tendinites, etc.). Ainsi, elle offre de nouvelles perspectives de prévention dans la correction des défauts fonctionnels de l’appareil locomoteur, et peut dans certains cas éviter ou retarder des traitements chirurgicaux plus lourds.

Dans ce cadre, le travail de l’orthopédiste orthésiste en tant que biomécanicien sera de mieux comprendre les processus anormaux de la locomotion, les amplitudes articulaires, les axes, chaines musculaires et osseuses, les mouvements à caractère inflammatoire, l’arthrose, chez chaque patient, en tenant compte des antécédents, du quotidien, des examens médicaux et avis pluridisciplinaires.

Le tout dans le but de réaliser des orthèses qui répondent à ces problématiques et qui s’inscrivent dans un protocole de soin, de bien être, de réadaptation, de mouvement…

Les orthopédistes se basent sur l’observation du mouvement pour déceler les anomalies, surtout dans le cadre de la réalisation d’orthèses plantaires (semelles orthopédiques).

S’appuyant sur un diagnostic parfois pré établi, ils apportent le temps nécessaire à la prise en charge et à la compréhension des besoins de chaque patient.

Dès lors, il convient d’identifier les paramètres biomécaniques essentiels pour évaluer d’éventuels problèmes pathologiques.

L’orthopédiste-orthésiste joue donc un rôle important dans le maintien de l’autonomie, le soulagement de la douleur et l’amélioration des conditions de vie pour les personnes en situation de handicaps ou post traumatismes. Il est un spécialiste, en tant qu’auxiliaire médical enregistré à l’ARS*, qui garantit la conformité des orthèses avec le cahier des charges des organismes de sécurité sociale. Il saura vous conseiller sur la solution orthétique la plus adaptée, et s’adaptera sur les techniques de réalisation selon les besoins.

Lors de la délivrance d’appareillages il faudra parfois plusieurs rendez-vous afin de prendre les mesures, réaliser l’orthèse, l’adapter et la délivrer. Cependant dans le contexte d’attelles de série, il est possible de pouvoir ajuster sur place en direct sur le patient afin qu’il reparte avec un élément ajusté, au bon taillage.

L’orthopédiste met un point d’honneur à la réalisation sur mesure dans son cabinet des appareillages (semelles orthopédiques, orthèses de main, releveurs…) et s’engage à garantir ses matériaux, son savoir-faire, ses formations…

Il est aujourd’hui possible pour l’orthopédiste, à partir d’une ordonnance originale, de renouveler la prescription des semelles (loi RIST approuvée en séance du HCCP le 16 mai 2024).